Lorsque le pouce devient douloureux et moins fonctionnel, certains gestes simples du quotidien peuvent devenir un véritable défi.

Ouvrir un bocal, écrire, porter un sac ou boutonner une chemise…

autant d’actions rendues difficiles par la perte de force, la raideur articulaire ou la douleur. Pour continuer à vivre activement malgré la maladie, il est possible d’aménager son environnement avec des outils d’aide à la préhension.

Cette page s’inscrit dans la continuité des conseils proposés dans la rubrique Vivre avec la rhizarthrose, et complète l’approche globale du parcours de soins détaillée dans la page dédiée à la rhizarthrose.

Couple âgé jardinant ensemble sous le soleil.

Pourquoi adapter ses gestes et ses outils ?

La rhizarthrose touche l’articulation trapézo-métacarpienne, située à la base du pouce.

Cette zone est essentielle à la pince pouce-index, indispensable pour de nombreux gestes de la vie courante. Lorsque cette articulation s’use, la douleur, l’instabilité et la perte de mobilité rendent la préhension plus difficile.

L’adaptation des outils permet de :

  • Réduire la contrainte mécanique sur le pouce

  • Diminuer la douleur lors des mouvements

  • Faciliter les gestes sans forcer

  • Préserver la mobilité articulaire

  • Retarder l’aggravation des symptômes

  • Maintenir l’autonomie dans les activités quotidiennes

Quels types d’aides à la préhension existent ?

Il existe une grande variété d’accessoires conçus pour compenser les difficultés liées à la préhension.

Ils peuvent être utilisés à la maison, au travail ou lors des activités de loisirs.

Dans la cuisine

Les tâches culinaires sollicitent fortement le pouce. Certains ustensiles permettent de cuisiner avec moins de douleur :

  • Couteaux à manche vertical ou épais, limitant les rotations du poignet

  • Ouvre-bocaux à levier ou à ventouse, pour éviter les gestes de torsion

  • Couverts à manche élargi ou antidérapant, plus faciles à saisir

  • Planche à découper avec picots ou ventouses, pour maintenir les aliments sans les tenir

  • Tapis antidérapants, utiles sous les assiettes ou bols

Pour l’hygiène et l’habillement

Les tâches culinaires sollicitent fortement le pouce. Certains ustensiles permettent de cuisiner avec moins de douleur :

  • Tire-fermetures et enfile-boutons, pour éviter les mouvements précis de la pince

  • Chausse-pieds à long manche, limitant la flexion du poignet

  • Éponges avec poignée, facilitant la toilette sans pression excessive

Pour l’écriture et le bureau

Les gestes professionnels ou créatifs nécessitent aussi des adaptations :

  • Stylos ergonomiques ou manchons d’écriture, souvent triangulaires ou élargis

  • Ciseaux ou outils de bureau à poignée assistée, réduisant la force nécessaire

  • Porte-documents inclinés, pour éviter de maintenir des objets à bout de bras

Certains accessoires sont conçus spécifiquement pour les activités professionnelles, d’autres peuvent être adaptés à la maison selon les habitudes de chacun.

Femme âgée avec tablette et tasse de café

Où se procurer ces aides techniques ?

Ces équipements sont accessibles sans prescription :

  • En pharmacie ou magasin d’orthopédie

  • En ligne, sur des sites spécialisés en matériel médical

  • Parfois dans les grandes surfaces, au rayon accessibilité ou senior

Un accompagnement par un professionnel, comme un ergothérapeute, permet souvent de choisir les outils les mieux adaptés à vos besoins.

Ce professionnel peut aussi vous aider à aménager votre logement ou votre poste de travail, en lien avec les recommandations de votre médecin traitant, kinésithérapeute ou chirurgien de la main.

Comment bien choisir ces aides ?

Chaque situation est différente.

Un outil utile pour une personne peut être peu adapté pour une autre.

Il est donc recommandé de :

  • Prioriser les gestes les plus gênants dans votre quotidien

  • Tester plusieurs solutions avant de les adopter

  • Adapter progressivement son environnement

  • Faire évoluer les aides avec l’évolution de la maladie

L’objectif est de limiter les efforts inutiles, tout en restant actif dans ses activités habituelles

Et dans une approche plus globale ?

Les aides à la préhension s’inscrivent dans une stratégie plus large pour mieux vivre avec la rhizarthrose.

Elles peuvent être associées à :

  • Des exercices de rééducation douce, souvent guidés par un kinésithérapeute

  • Le port d’une orthèse, en soutien ponctuel ou nocturne

  • Des gestes d’auto-massage, pour apaiser la douleur

  • Des solutions complémentaires et alternatives comme l’ergonomie au travail ou l’autohypnose

En cas de douleurs persistantes malgré les adaptations, un avis chirurgical peut être envisagé. Consulter un chirurgien de la main permet de faire le point sur l’éventualité d’une intervention.

Deux mains s'entrelacent avec tendresse.