La rhizarthrose, c’est quoi ?
La rhizarthrose est la forme d’arthrose la plus fréquente de la main.
Elle touche 1 femme sur 3 après la ménopause et environ 1 homme sur 8 (source : Buckland Wright J.C.).
Localisation : une articulation clé du pouce
La rhizarthrose affecte l’articulation trapézo-métacarpienne, située entre l’os trapèze (carpe) et le 1er métacarpien (base du pouce).
Elle permet au pouce de s’opposer aux autres doigts pour réaliser des gestes de précision comme attraper, visser, écrire ou manipuler des objets.
Pourquoi l’articulation s’abime-elle ?
Cette articulation est naturellement très mobile, mais aussi fortement sollicitée.
Avec le temps, elle peut s’user. Le problème vient de l’usure du cartilage articulaire.
Le cartilage est un tissu souple, lisse et protecteur qui recouvre les extrémités des os.
Il permet aux os de glisser sans douleur les uns contre les autres et d’absorber les chocs.
Lorsque ce cartilage s’amincit ou disparaît, les os se retrouvent en contact direct :
- la douleur apparaît à chaque mouvement,
- des inflammations se développent dans l’articulation,
- et des déformations osseuses peuvent survenir.
C’est ainsi que s’installe la rhizarthrose, une arthrose mécanique, liée à une dégradation progressive des structures.
Quelles sont les causes ?
Plusieurs facteurs peuvent favoriser cette usure :
- Utilisation excessive ou gestes répétés du pouce (activités professionnelles, bricolage, loisirs manuels…)
- Antécédents de traumatismes (entorses, fractures)
- Prédisposition génétique, notamment en cas d’antécédents familiaux d’arthrose
- Maladies inflammatoires chroniques, telles que la polyarthrite rhumatoïde
- Changements hormonaux chez la femme après la ménopause, qui peuvent fragiliser le cartilage articulaire
Chez certaines personnes, la combinaison de ces facteurs entraîne une usure plus rapide du cartilage.
Symptômes
Plusieurs facteurs peuvent favoriser cette usure :
Les signes de la rhizarthrose peuvent apparaître progressivement :
- Douleurs à la base du pouce, souvent réveillées par la pression ou les mouvements de pince
- Diminution de la force pour effectuer des mouvements de la vie quotidienne (tourner une clé, ouvrir un bocal, peler un fruit…).
- Enraidissement de la colonne du pouce avec une diminution des différentes mobilités.
- Déformation du pouce avec apparition d’une bosse (« bec de perroquet ») pouvant créer un pouce en zig zag appelé « pouce en Z ».
Les douleurs évoluent par phases : elles peuvent être modérées au début, puis s’intensifier au fil du temps, rendant certains gestes difficiles, voire impossibles.
Douleurs d’arthrose : que faire ?
Lorsque les traitements médicaux ne suffisent plus, une solution chirurgicale peut être envisagée. La pose d’une prothèse permet dans de nombreux cas de soulager durablement la douleur et de restaurer la mobilité du pouce.
Je consulte mon médecin traitant
Lorsque vous présentez un ou plusieurs symptômes, il est important de consulter votre médecin traitant.
Il déterminera si vous souffrez de rhizarthrose ou d’une autre pathologie en effectuant :
- Un examen clinique qui prend en compte vos antécédents médicaux ainsi que les symptômes que vous présentez (douleur, gonflement ou déformation de l’articulation).
- Un examen radiographique de face et de profil du pouce qui permet de confirmer la maladie et de mettre en évidence son stade d’évolution.
J’auto-évalue mon handicap
Il est également primordial de savoir auto-évaluer son handicap en vous posant par exemple les questions suivantes :
- Avez-vous du mal à dévisser un couvercle serré ou neuf ?
- Avez-vous eu des difficultés pour pratiquer votre sport ou jouer de votre instrument avec votre technique habituelle ?
- Avez-vous eu des difficultés pour travailler à cause de la douleur de votre pouce ?
Ce petit bilan personnel ne remplace en aucun cas l’avis médical, mais il peut vous aider à prendre conscience de l’impact réel des douleurs et à préparer un échange constructif avec votre médecin.
Quelles solutions s’offrent à moi ?
La prise en charge de la rhizarthrose dépend du stade d’évolution de la maladie et de l’impact des douleurs sur votre quotidien.
Le traitement médical
Le traitement médical est proposé en première intention.
Il a pour objectif de soulager la douleur et de préserver autant que possible la mobilité du pouce.
Il repose sur plusieurs mesures :
des infiltrations de corticoïdes ou d’acide hyaluronique pour réduire l’inflammation et la douleur.
la prise d’antalgiques ou d’anti-inflammatoires,
le port d’une orthèse adaptée,
Le traitement chirurgical
Lorsque les douleurs deviennent invalidantes malgré les traitements médicaux, une solution chirurgicale peut être envisagée.
Deux types d’interventions existent :
- L’ablation de l’os trapèze (trapézectomie),
- ou la pose d’une prothèse de pouce pour restaurer la fonction articulaire et soulager durablement la douleur.
Pour mieux comprendre ces différentes options, découvrez notre page sur les traitements dédiée.
Si une intervention est envisagée, vous pouvez également consulter notre annuaire des chirurgiens de la main pour trouver un spécialiste près de chez vous.
