Lorsque la rhizarthrose, forme d’arthrose qui touche la base du pouce, atteint les deux mains, on parle de rhizarthrose bilatérale.

Comme expliqué dans la page dédiée à la rhizarthrose, cette pathologie résulte d’une usure du cartilage de l’articulation trapézo-métacarpienne.

Bien que l’atteinte commence souvent par un seul côté, de nombreuses personnes finissent par ressentir des symptômes dans les deux pouces.

Comprendre cette évolution bilatérale permet de mieux anticiper les difficultés au quotidien et de mettre en place les bons ajustements, tant dans la vie personnelle que professionnelle.

Mains tenant une radiographie des os des mains

Quand parle-t-on de rhizarthrose bilatérale ?

La rhizarthrose est dite bilatérale lorsque les deux pouces sont touchés, que ce soit simultanément ou à quelques mois ou années d’intervalle. Cette forme peut rester discrète au début, surtout si un côté est plus douloureux que l’autre. Il n’est pas rare que les symptômes soient asymétriques : douleurs plus intenses, raideur ou gêne plus marquée d’un côté.

Cette évolution n’est pas systématique, mais elle concerne environ un tiers à la moitié des patients, souvent ceux qui sollicitent beaucoup leurs mains ou présentent plusieurs facteurs de risque : activité manuelle répétitive, hyperlaxité, antécédents familiaux…

Comment reconnaître une rhizarthrose bilatérale ?

Les symptômes sont les mêmes que dans une forme unilatérale, mais ressentis dans les deux pouces :

  • Douleurs à la base du pouce, parfois irradiant vers le poignet

  • Raideur articulaire, surtout le matin ou après un repos

  • Perte de force dans la pince (difficulté à ouvrir un bocal, boutonner, écrire…)

  • Gêne dans les gestes du quotidien, notamment ceux qui nécessitent de la précision

  • Parfois, déformation visible de la base du pouce

Quand les deux mains sont touchées, l’autonomie est davantage compromise, avec un retentissement sur les tâches les plus simples comme se coiffer, couper des aliments ou porter un sac.

Ces manifestations font écho aux premiers symptômes de la rhizarthrose, qui apparaissent souvent de façon progressive.

Comment poser le diagnostic ?

Le diagnostic de la rhizarthrose bilatérale repose sur un double examen : clinique et radiologique. Le professionnel de santé palpe les deux articulations à la recherche d’une douleur provoquée ou d’un craquement articulaire, puis prescrit des radiographies comparatives. Cela permet d’évaluer l’usure du cartilage dans chaque pouce.

Il est également nécessaire d’exclure d’autres affections pouvant donner des symptômes similaires, comme une tendinite ou une arthrose d’un autre segment du pouce.

Cette étape de diagnostic est essentielle pour choisir la bonne prise en charge.

Quelle prise en charge pour une atteinte bilatérale ?

Quand les deux mains sont concernées, les traitements doivent être adaptés avec finesse, car il devient plus difficile de compenser avec une main non douloureuse. Plusieurs options peuvent être combinées :

  • Orthèses de repos ou d’activité, portées alternativement ou selon les gestes à effectuer

  • Kinésithérapie ou ergothérapie, pour renforcer les muscles et adapter les mouvements

  • Traitements médicamenteux (antalgiques, anti-inflammatoires, infiltrations)

  • Adaptation du quotidien, avec des outils ergonomiques ou des gestes alternatifs

En cas de gêne marquée, un traitement chirurgical peut être proposé, en particulier lorsque les douleurs persistent malgré les soins conservateurs. Il est alors utile de consulter un spécialiste de la main pour évaluer la pertinence d’une intervention sur un ou les deux pouces.

Rhizarthrose bilatérale : une vigilance dans le temps

L’atteinte bilatérale ne signifie pas toujours que les deux pouces évolueront au même rythme.

Il est fréquent qu’un côté reste plus atteint, ou que la gêne s’installe différemment selon les gestes quotidiens ou professionnels.

Un suivi régulier permet d’ajuster les traitements, de préserver la fonction manuelle et de prévenir d’éventuelles complications.