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Main de coiffeur - rhizarthrose et travail

Rhizarthrose et travail : est-ce une maladie professionnelle ?

Difficultés à effectuer certains gestes, douleurs en fin de journée, perte de mobilité… La rhizarthrose, une forme d’arthrose localisée à la base du pouce, peut compliquer l’exercice de certains métiers, en particulier ceux impliquant des gestes répétitifs ou une forte sollicitation manuelle.

Mais peut-elle être reconnue comme une maladie professionnelle ? Quelles sont les démarches à connaître, et dans quelles conditions cette reconnaissance est-elle possible ?
Cet article fait le point de manière neutre et factuelle.


Rhizarthrose est-elle une maladie professionnelle reconnue ?

À ce jour, la rhizarthrose n’est pas explicitement mentionnée dans les tableaux officiels des maladies professionnelles du régime général de la Sécurité sociale.
Elle ne peut donc pas bénéficier d’une reconnaissance automatique, contrairement à d’autres troubles musculo-squelettiques (TMS) comme les tendinites ou le syndrome du canal carpien.

Cependant, une reconnaissance au cas par cas reste envisageable, à certaines conditions.


Quelles sont les voies de reconnaissance possibles ?


1. Une procédure « hors tableau » encadrée par la loi

Selon l’article L.461-1 du Code de la Sécurité sociale, toute pathologie non listée peut être reconnue comme maladie professionnelle si trois critères sont réunis :

  • Un lien direct et essentiel entre la maladie et l’activité professionnelle,
  • Un avis favorable du comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP),
  • Un taux d’incapacité permanente partielle (IPP) d’au moins 25 %.

Cette procédure est plus longue et complexe qu’une reconnaissance automatique, mais elle est utilisée dans des cas où l’exposition professionnelle a clairement contribué à l’apparition ou à l’aggravation de la pathologie.


2. Une reconnaissance possible dans certains métiers

Même si elle n’est pas officiellement listée, la rhizarthrose peut, dans certains contextes, être considérée comme une forme de TMS lié à l’activité professionnelle, notamment si :

  • L’articulation du pouce est particulièrement sollicitée (mouvements de pince, torsions, vibrations),
  • Les gestes sont fréquents, rapides, répétitifs,
  • Le poste implique un effort prolongé ou des contraintes posturales importantes.

Des secteurs comme le bâtiment, la coiffure, l’artisanat, la logistique ou encore la restauration sont régulièrement cités parmi les professions à risque.


Comment faire une demande de reconnaissance ?


Étape 1 : En parler à son médecin

Le premier réflexe est de consulter votre médecin traitant ou le médecin du travail. Il pourra :

  • Évaluer l’origine probable de votre pathologie,
  • Rédiger un certificat médical initial (CMI),
  • Vous orienter vers un rhumatologue si besoin.


Étape 2 : Constituer un dossier auprès de la CPAM

Vous disposez de 15 jours après le diagnostic pour adresser à votre caisse primaire :

  • Le formulaire Cerfa n°60-3950,
  • Le certificat médical initial,
  • Tous les justificatifs d’exposition professionnelle (fiches de poste, attestations, etc.).


Étape 3 : Examen du dossier par la CPAM

  • Si les conditions sont réunies, la CPAM peut transmettre le dossier au CRRMP, qui émettra un avis.
  • Un examen médical complémentaire peut être demandé.

Quels sont les bénéfices d’une reconnaissance ?

Une reconnaissance de la rhizarthrose en maladie professionnelle peut ouvrir droit à :

  • Une prise en charge des soins (en lien avec la pathologie),
  • Une indemnisation en cas de séquelles (IPP),
  • Des aides à la reconversion ou à l’adaptation du poste de travail.

⚠️ Ces dispositifs ne sont déclenchés qu’en cas de reconnaissance officielle, ce qui reste relativement rare pour cette pathologie.


Existe-t-il d’autres dispositifs d’accompagnement ?

Même sans reconnaissance officielle, il existe des solutions pour améliorer les conditions de travail ou envisager une reconversion :

  • Médecine du travail : propose des aménagements du poste (ergonomie, réduction de charge, orthèses, etc.).
  • RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) : permet d’accéder à des dispositifs de compensation et d’accompagnement.
  • Cap Emploi et structures spécialisées : accompagnent les personnes souffrant de limitations fonctionnelles vers une évolution professionnelle adaptée.

👉 Consultez notre page sur l’adaptation du travail en cas de rhizarthrose pour aller plus loin.

Douleurs trop handicapantes : la chirurgie comme solution possible

Lorsque les douleurs liées à la rhizarthrose ne sont plus soulagées par les traitements conservateurs (orthèses, médicaments, rééducation), une intervention chirurgicale peut être envisagée.

Plusieurs techniques existent, en fonction du stade de la maladie, du profil du patient et de ses besoins professionnels :

  • La trapézectomie avec ligamentoplastie, qui consiste à retirer l’os usé,
  • La pose d’une prothèse trapézo-métacarpienne, souvent proposée aux patients actifs pour favoriser une récupération plus rapide.

Le choix d’une intervention se fait toujours en concertation avec un chirurgien de la main. L’objectif est de soulager la douleur, restaurer la mobilité du pouce et permettre, si possible, un maintien ou un retour à l’emploi.

👉 Pour en savoir plus sur ces options, découvrez notre page dédiée à l’opération de la rhizarthrose.

Ce qu’il faut retenir

La rhizarthrose peut être reconnue comme maladie professionnelle, mais uniquement dans des cas bien précis et à condition de prouver un lien clair avec l’activité professionnelle.

Les démarches sont encadrées, complexes, mais peuvent aboutir avec un accompagnement adapté.
En parler avec un médecin et s’informer sur les aides existantes est une première étape utile pour toute personne souffrant de douleurs chroniques au pouce dans un contexte professionnel.

 Cet article est informatif. Seul un professionnel de santé peut établir un lien entre votre pathologie et votre activité professionnelle, et vous accompagner dans les démarches de reconnaissance.

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